
Edition : Le livre de poche
Paru en : 2010
Prix : 5.60 euros
Résumé : Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais parlé de mes deux garçons. Pourquoi ? J'avais honte ? Peur qu'on me plaigne ? Tout cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c'était pour échapper à la question terrible : « Qu'est-ce qu'ils font ? » Aujourd'hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j'ai décidé de leur écrire un livre.
Pour qu'on ne les oublie pas, qu'il ne reste pas d'eux seulement une photo sur une carte d'invalidité. Peut-être pour dire mes remords. Je n'ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d'ange, et je ne suis pas un ange.
Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d une catastrophe. Pour une fois, je voudrais essayer de parler d'eux avec le sourire. Ils m'ont fait rire avec leurs bêtises, et pas toujours involontairement.

En effet, le roman, d'à peine 150 pages, est présenté comme un recueil de la vie de l'auteur, une espèce de journal de bord, de journal intime, composé de chapitre qui ne font parfois même pas une demi-page, où l'auteur nous retrace sa vie, son quotidien, en compagnie de ces trois enfants, dont deux, Thomas et Matthieu, en situation de retard, qui fera d'eux des enfants en situation de handicap.
L'auteur nous raconte les petits moments qu'il a passés avec eux, parfois tordant de rire, parfois avec un cynisme incroyable, qui me donner un sentiment bizarre par moments ; il est vrai qu'en parlant de ces enfants, j'avais cette mauvaise impression qu'il ne l'est aimé pas autant qu'il le devrait. Mais, nous lecteurs, ne pouvons juger un homme qui a vécu une vie assez difficile, avec des enfants qui n'évolueront jamais, qui resteront de malheureux légumes, où les parents subiront toujours le regard condescendant des passants dans les rues, des proches, lors des fêtes de Noël, des spécialistes, qui prendront ce cas pour une chose rare, qui mérite d'être étudié...
Néanmoins, C'est avant tout un roman à l'humour décadent, un humour noir, où l'auteur se moque de lui-même, de sa vie, de sa malchance. C'est un homme devenu cynique par la vie qu'on lui a offerte.
Cependant, il ne s'effondre pas sur lui-même, il prend juste tout ce qui se passe dans sa vie aux seconds degrés.
Il n'empêche que ce petit livre et tout en douceur, car nous partageons avant tout le quotidien de cette famille, on se rapproche de l'auteur de par la vie que nous avons l'impression de partager ensemble.
Jean-Louis Fournier nous a permis de nous fondre dans son univers, il a abaissé les frontières, et j'ai vraiment apprécié cet aspect.
J'ai aussi beaucoup apprécié le regard simple que l'auteur porte sur son existence ; existence qui d'ailleurs est triste, car il perdra un enfant, mais qu'il ne regrette pas, car, il les a aimé à sa manière, ses petits bouts de chou qui ont de la « paille dans la tête », qui répète inlassablement « vroum Vroum ».
Ce livre se lit à une vitesse fulgurante mais je conseille à chacun de le savourer, de le picorer morceaux par morceaux.
C'est un roman sans prétention, qui n'est certes pas addictif, car il n'en ayons pas question, mais qui nous fait, encore une fois, comprendre que la vie pour certaines personnes n'est pas toujours facile. Et qu'il faut les admirer. Pour cela.

Ayane-Passions, Posté le dimanche 05 juin 2016 04:47
Celui là aussi est dans ma WL mais je suis sceptique d'avance en fait... :/